jeudi 5 août 2010

Conditions des étudiants Burkinabé

Dans l’écrit ci-dessous, les étudiants burkinabè au Centre AGRHYMET de Niamey relatent leurs misères, en raison des retards dans le paiement des bourses.

Nous, élèves techniciens supérieurs en hydrologie en formation au centre AGRHYMET de Niamey, venons par la présente lettre, informer l’opinion nationale burkinabè des difficultés que nous vivons à Niamey depuis le début de notre formation.

Le 12 septembre 2008, le ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat a organisé un concours direct de recrutement de 18 élèves techniciens supérieurs en hydrologie pour le compte du ministère de l’Agriculture de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques (MAHRH), à former au Centre régional AGRHYMET de Niamey au Niger. Après publication des résultats, le 20 octobre 2008, le ministère de l’Agriculture a fixé la rentrée pour le début du mois de novembre 2008, au Centre régional AGRHYMET de Niamey. Mais, ce n’est finalement que le 16 mars 2009 que cette rentrée a été effective. Mais avant, le 11 mars 2009, nous avons été convoqués pour la première fois au MAHRH pour les formalités de départ. Au cours de cette rencontre, des responsables du ministère de l’Agriculture nous ont rassurés du fait que tout était mis en œuvre pour nous garantir de bonnes conditions de vie et d’études à Niamey.

A la sortie de la rencontre, nous étions tous naturellement confiants. Mais, à l’heure où nous écrivons ces lignes, nos conditions de vie et d’études sont très peu enviables. Car les promesses qui nous ont été faites au ministère de l’Agriculture n’ont pas été tenues. Ce sont, entre autres :
une bourse mensuelle ;
le matériel pédagogique indispensable pour la formation ;
des visites de nos responsables pour s’imprégner des réalités de notre formation. Une fois à Niamey, percevoir la bourse relève pour nous, d’un parcours du combattant. En effet, la bourse nous revenant de droit, à chaque fin du mois, dès que nous constatons un retard dans son paiement, nous la réclamons naturellement auprès de l’administration du Centre. Après trois mois, étant à bout de souffle, l’administration du centre AGRYMET a fini par nous faire comprendre que notre Etat n’a rien envoyé comme bourse pour qu’il puisse nous payer, et que les précédentes bourses déjà payées provenaient des ressources propres du Centre.

Cela, pour nous dire clairement de ne plus venir réclamer de bourse tant que l’Etat burkinabè n’aura pas envoyé les fonds destinés à cela. Ainsi commence alors pour nous une période d’incertitude. Chaque fin de mois, nous sommes obligés d’aller négocier dur, quémander à la limite, le paiement de nos bourses auprès de l’administration du Centre. D’ailleurs, on ne devrait plus parler de fin de mois en ce qui nous concerne, car ce n’est que vers le milieu du mois suivant que nous entrons en possession de l’argent. Il faut dire qu’au départ, il était convenu que l’Etat burkinabè devait envoyer à l’école, l’argent pour le paiement de la bourse tous les 3 mois. Ce qui n’est jamais fait jusqu’à ce jour et nous commencions à nous rendre compte du manque de franchise de nos responsables burkinabè.

En dépit de cela, l’école a continué à puiser dans ses fonds propres pour nous assurer la bourse jusqu’au mois de décembre 2009, qui a marqué la fin de la première année académique. En décembre, l’école nous a prévenus qu’elle ne serait plus capable de nous assurer la bourse à notre retour de vacances, car, elle aussi, connaît des difficultés financières.

Etant donc prévenus, nous avons essayé de poser le problème à nos responsables à Ouagadougou pour qu’ils régularisent notre situation, afin de nous permettre de poursuivre avec quiétude notre formation. Ces derniers nous avaient assurés qu’ils feraient le nécessaire pour que tout rentre dans l’ordre dès notre retour à Niamey et que ce n’était qu’une question de jour. C’est ainsi que, pleins d’espoir, nous avons passé tranquillement nos vacances (durant le mois de janvier) au pays.

Les cours reprirent le 25 janvier 2010, sans que rien ne soit réglé. La situation s’est alors empirée. En effet, jusqu’à ce jour (soit environ quatre mois après le début des cours), nous n’avons reçu qu’un mois de bourse et cela aussi parce que l’administration de l’école a eu pitié de nous, constatant que, pour insuffisance de restauration, nous avions du mal à suivre les cours.

C’est une situation qui met à nu le non-respect de la parole donnée de nos responsables burkinabè qui semblent tirer du plaisir à nous faire des promesses jamais tenues. Sur le plan social, nous manquons de quoi nous nourrir, l’école ne disposant pas de système intégré de restauration. Et cela s’est aggravé avec la flambée des prix des denrées au Niger, suite à la famine qui s’est installée depuis quelques mois dans le pays. Sur le plan académique, les sorties d’études, les voyages d’études et le stage de fin de première année sont mis en instance, par manque de moyens financiers.

Ainsi donc, ici à Niamey, nous sommes devenus des laissés-pour-compte. Nous avons l’impression que nous sommes oubliés par ceux-là même qui nous ont envoyés ici. En effet, depuis notre arrivée, aucun responsable ne s’est signalé pour nous donner, ne serait-ce que des explications nous permettant de comprendre ce qui se passe. Certains d’entre eux refusent même de répondre à nos appels téléphoniques (le fixe), nous laissant des notes par l’intermédiaire de leur secrétaire. Ainsi, comment pouvons-nous espérer à partir du moment où le fil du dialogue est rompu ? Au plan sanitaire, nous ne bénéficions d’aucune couverture assurance maladie depuis cette date de janvier 2010.

En cas de maladie, que ferons-nous ? Dans de telles conditions, nous sommes obligés de recourir à des personnes que nous connaissons à peine pour couvrir nos besoins primordiaux. Nous sommes tous redevables à des personnes ici et cela constitue une charge psychologique pour nous. Dans ce contexte, nous doutons fort de la tenue du stage prévu pour juillet prochain , et dans ce cas c’est la formation qui prendra un coup dur. Nous lançons donc un appel à nos autorités, singulièrement au ministre de l’Agriculture de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques et spécialement à son Excellence Monsieur le Premier ministre – dont nous connaissons l’engagement pour la valorisation du capital humain – de s’impliquer activement dans la résolution de notre problème

Saludos a las personas de Espanna

Je suis en train de demarrer mon site web:
Estoy ampezando mi pùagina web.
Voilà un video: